Le silence de léna

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Ce texte participe à l'activité : Ecrire sur la justice : à vos plumes !

 

Léna avait dix ans quand son père fut arrêté.
Pas parce qu’il avait volé, blessé, ou menti.
Mais parce qu’il avait parlé — trop fort, trop vrai.
Il dénonçait les abus, les passe-droits, les silences.

Dans leur petit village, tout le monde savait.
Mais personne ne disait rien.
La justice était là, oui… mais elle regardait ailleurs.
Le juge, ami du maire. Le maire, cousin du riche.
Et le riche, intouchable.

Léna attendait chaque jour devant le tribunal.
Avec son cartable, ses yeux grands ouverts.
Elle croyait que quelqu’un viendrait.
Quelqu’un qui dirait : « C’est faux. Il est innocent. »
Mais personne ne vint.

Les années passèrent.
Son père mourut en prison, sans procès.
Et Léna grandit avec une seule idée :
Si la justice ne vient pas, alors il faut la devenir.

Elle devint avocate.
Pas pour gagner.
Mais pour ne plus se taire.


Publié le 10/11/2025 / 4 lectures
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