Au pied d’une colline où s’endort un ruisseau

Repose le tombeau d’une tendre princesse

Qui jadis se mourut d’un excès de tristesse

Lorsqu’elle apprit la mort de son bel hobereau.

 

On la voyait toujours assise au bord de l’eau

Le regard décharné par autant de détresse

Et le cœur asséché avec tant de rudesse

Que même le soleil lui semblait un bourreau.

 

Elle se tut alors le jour où l’hirondelle

Vint poser à ses pieds la terrible nouvelle

Et fuyant toute joie elle perdit raison.

 

On trouva sa dépouille au cœur d’une chapelle

Que les moines baignaient d’une longue oraison

Un matin de décembre aux brouillards de flanelle.

 

Francis-Etienne Sicard Lundquist

Griffes d'orties @2014

 

 

 

 

 


Publié le 25/09/2025 / 8 lectures
Commentaires
Publié le 26/09/2025
Conte et poésie qui s’assemblent parfaitement bien. Avec un des ingrédients que l’on retrouve souvent, celui du sommeil, soit pour une épreuve, soit pour un passage ou encore une transformation… c’est dans tous les cas significatif d’un changement important dont on peut torer un enseignement. Et comme les contes parmi les plus célèbres, la cruauté est de mise. Une grande maitrise de tous les codes du genre, quel talent. A plus tard Francis-Etienne.
Publié le 27/09/2025
Cher Leo, merci pour cette si fine approche du texte qui est comme tu l'as si bien souligné un conte poétique. L'univers féérique des contes me séduit, car on y rencontre des images en mouvements, des pensées interdites et des mots dont les clefs sont à trouver dans les univers propres aux différentes cultures. On ne lit pas les mêmes contes dans les mille et une nuit ou dans les contes indiens. Ils font souvent référence à des légendes, et cette notion m'attire. Qu'est-ce que la légende ? Etymologiquement elle fait référence à une tradition orale (legere en latin lire) . D'ailleurs les chansons de gestes et récits du moyen-âge nous en livrent de magnifique exemple comme Tristan ou Iseult. Ce qui caractérise la légende est bien entendu le tragique et l'absolu. On retrouve souvent ces facettes dans le conte qui place le récit dans un monde fictif, alors que la légende s'inspire d'une réalité. Or le comte plus que la légende fait appel à des rites précis, parmi lesquels tu cites très justement celui de la mort ou du passage. Le charme du conte tient aussi à sa proximité avec le lecteur. Les aventures du baron de Müchhausen, célèbre conte allemand, originellement écrit en Angleterre, contient bien tous les éléments du conte où la réalité se mêle au fantastique. D'ailleurs c'est une lecture que je recommande fortement dans la traduction de Théophile Gautier (fils)! Je crois qu'il existe une version cinématographique de ces aventures. Merci encore Léo pour tant de joie à lire tes remarques et pour l'occasion que tu me donnes à en tirer une nouvelle reflexion. A tout de suite, très cordialement, Francis-Etienne. Dans une grappe d'ambre où chante une cigale Une rivière d'or joue aux feux de Bengale.
Publié le 29/09/2025
Cette poésie aux allures de conte n'est pas sans rappeler une histoire d'amour bien connue où la jeune fille, apprenant la mort de son amant, meurt subitement dans ses bras. Il s'agit d'Yseult découvrant, à son arrivée, le corps inerte de Tristan. La présence de la nature, dans ce genre d'histoire, est assez familière, comme dans les contes, d'ailleurs, dont elle est aussi un des codes. C'est, en toit cas, ce à quoi je pense en lisant votre création Francis-Etienne.
Publié le 29/09/2025
Merci chère Lucie pour un commentaire encore une fois si élogieux et pour lequel je vous suis très reconnaissant. La légende de Tristan et Iseult me passionne depuis des années et aimant Wagner par-dessus tout, je ne peux que fondre de plaisir à la lecture de votre remarque. Merci encore de tout cœur. Francis-Etienne
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