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Les fables de Jean de La Fontaine
Le Lion et l'Âne chassant

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Le roi des animaux se mit un jour en tête

De giboyer : il célébrait sa fête.

Le gibier du lion, ce ne sont pas moineaux,

Mais beaux et bons sangliers, daims et cerfs bons et beaux.

Pour réussir dans cette affaire,

Il se servit du ministère

De l’âne à la voix de Stentor.

L’âne à Messer lion fit office de cor.

Le lion le posta, le couvrit de ramée,

Lui commanda de braire, assuré qu’à ce son

Les moins intimidés fuiraient de leur maison.

Leur troupe n’était pas encore accoutumée

A la tempête de sa voix ;

L’air en retentissait d’un bruit épouvantable :

La frayeur saisissait les hôtes de ces bois,

Tous fuyaient, tous tombaient au piège inévitable

Où les attendait le lion.

« N’ai-je pas bien servi dans cette occasion ?

Dit l’âne en se donnant tout l’honneur de la chasse.

—Oui, reprit le lion, c’est bravement crié :

Si je ne connaissais ta personne et ta race,

J’en serais moi-même effrayé. »

L’âne, s’il eût osé, se fut mis en colère,

Encor qu’on le raillât avec juste raison ;

Car qui pourrait souffrir un âne fanfaron ?

Ce n’est pas là leur caractère.

Publié le 08/11/2025
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