Une lettre posée au cœur de la banquise

Grave de son émoi la roche d’un glacier

Dont la serre déchire à sa griffe d’acier

L’ivoire d’une mer à la peau de cerise.

 

Des oiseaux rappelant les bords de la Tamise,

Descendent d’un ciel gris qu’un imprudent sorcier

Invoque à pleine voix au milieu d’un roncier

Dont les branches de feu rongent l’or d’une église.

 

Quelques pages de neige à plusieurs pas du bord

S’envolent dans la nuit avec le vent du nord

Qui mugit sans fléchir entre les pics de glace.

 

Et ce rêve ébloui par des frissons de peur

Se fond dans un silence où des clous de vapeur

Percent enfin l’essaim qui monte à la surface.

 

Francis-Etienne Sicard Lundquist

Griffes d'orties @2014

 

 


Publié le 24/09/2025 / 4 lectures
Commentaires
Publié le 25/09/2025
Le souffle d’une poésie glacée qui m’inspire des sentiments enfouis (le froid semble figer les émotions). J’ai ausssi pensé un bref instant à Poe que pourrait induire Londres. Et il y a enfin un voile fe fantastique, où tout peut disparaître ou réapparaître dans un souffle. Du début à la fin, ton souffle poétique à l’imagination qui sait créer vertige et mise en abyme jusqu’à tout ravir sur son passage. Bonne nuit très cher Francis-Etienne, et une nouvelle fois merci.
Publié le 26/09/2025
Cher Léo, encore un beau commentaire et toujours cette analyse du texte si précise. J'aime beaucoup ton rapprochement avec Poe, dont, tu le sais, je suis un lecteur admiratif. Son univers glacial m'inspire des images et des silences que j'aime pétrir dans ma poésie. Tu nommes bien ce "fantastique' entre rêve et cauchemar qui conduit l'esprit dans des couches de peurs profondes et bien entendu tu fais allusion à Londres que je connais si bien. Il est vrai que parfois dans cette ville on a la sensation de vivre dans l'unnivers de Poe, le brouillard habillant chaque détail d'un drap de mystère. Même le murmure sourd de la ville peut effrayer. On y découvre des sensations de froideur et de surprise. Je suis certain que je ne suis pas resté insensible à cette atmosphère très " Dickens " de cette monstrueuse ville où derrière une rue se cachent d'autres rues à l'infini comme celles que nous parcourons parfois dans nos cauchemars, fuite incontrôlée vers l'inconnu. Pour un être de soleil comme je le suis, il est parfois nécessaire d'explorer l'ombre, le repli de la peur et de toucher ainsi à des sensations dont la poésie enregistre les fluctuantes images. Merci encore, Léo, pour tant de belles choses partagées. A plus tard et bonne soirée. Cordialement, Francis-Etienne. Une branche de vent attachée aux pendules Sonne un long glas d'hiver le long des vestibules.
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