Au frêle tremblement d’une feuille en papier

Une bouche gourmande aux lèvres de mercure

Sourit indécemment aux plaisirs que procure

La fanaison des blés sous le poids d’un guêpier.

 

Il suffit d’un instant pour pouvoir recopier

Des pages de latin dont l’absurde torture

Passe de main en main comme un brin de verdure

Que l’aube en son coton aime tant estropier.

 

Si le sable bleuté des turbans de la côte

Longe l’éternité dans une redingote

C’est sûrement l’instinct qui joue en pyjama.

 

Il est souvent plus beau de briser une image

Que d’errer sans désirs au milieu d’un mirage

Dont les miettes parfois sentent le curcuma.

Francis-Etienne Sicard Lundquist 

Griffes d'orties@2014


Publié le 27/09/2025 / 6 lectures
Commentaires
Publié le 01/10/2025
Une réflexion profonde sur l’art et la vie… tout semble inéluctablement voué à sa perte, y compris le langage, à la fois précieux et qui peut paraître bien vain ou surfait au regard des enjeux. Dans mon ressenti et surtout interprétation, j’ai focalisé mon attention sur l’habit qui travestit les temps, les âges et les intentions (redingote vs pyjama). « “Ne prenez pas la vie au sérieux ; de toute façon, vous n'en sortirez pas vivant.” disait Bernard Fontenelle et je trouve que ton poème sous certains aspects lui font bien écho… merci du partage Francis-Etienne.
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