Suite à la proposition d'atelier d'écriture,

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Ce texte participe à l'activité : Extrapolation

D' après le livre de J.M.G Le Clezio, « Mondo et autres histoires », éditions Folio PLUS.

 

Résumé :

« Personne n'aurait pu dire d'où venait Mondo ». (Première phrase de l' histoire).

C'est un garçon d'une dizaine d'années, au visage tout rond, aux cheveux brun cendré dont la couleur change avec la lumière. Mondo n'a ni maison ni famille connues et a pour amis, un gitan magicien qui n'est pas un vrai gitan mais qu'on appelle ainsi, un cosaque, et son préféré, un vieil homme Dadi, qui transporte deux colombes dans une vieille valise, celles qu' utilise le gitan pour faire des tours de magie aux badauds. Au gré de ses rencontres, Mondo demande souvent :

 

« Voulez-vous m'adopter ? »

 

Mondo se promène dans cette ville inconnue entièrement gérée par l'IA. Le cosaque lui a assuré qu'il y trouverait un emploi et de quoi se nourrir. Personne ne sait comment Mondo est arrivé ici. Avec les années, son visage est resté rond, poupin, mais ses traits se sont légèrement durcis. Le teint de son visage, brûlé par le soleil, les voyages et les vents, est plus foncé qu'autrefois.

 

Mondo s'est toujours vêtu de la même manière depuis ses 10 ans : un Denim usé, une paire de tennis, un tee-shirt toujours un peu trop grand pour lui. Il ne porte jamais de pull quelque soit la saison, comme ces êtres qui, à force de bourlinguer, ne ressentent plus les morsures du froid. Il a tant grandi en si peu de temps que même son pantalon est devenu trop court.

 

Il déambule dans une ville désertée, sous un ciel constellé de voitures volantes et silencieuses qu'il aperçoit à peine. Seuls des trains suspendus en forme de fusée, filant si vite qu'ils font mal aux yeux, viennent perturber les lignes verticales des immeubles aux parois de verre opaques et intelligentes, captant l'énergie.

 

Mondo se demande où sont les humains qui habitent ce pays. Il finit par en apercevoir un, au loin, assis sur un ponton de béton. Il se dirige vers lui, les mains dans les poches, avec cet air tranquille qui ne l'a jamais quitté. C 'est une jeune femme. Elle observe la rivière grise au filet maigrelet qui a bien du mal à défiler en contre-bas de ses pieds-nus. Les rayons d'un soleil très pale percent difficilement les nuages et le brouillard de pollution qui surplombent la ville.

 

Mondo est tout près d'elle maintenant. Il tousse un peu pour ne pas l'effrayer et elle se retourne.

 

  • Où sont les humains ? demande Mondo.

  • Ici, ils travaillent sur des écrans de 7 h à minuit. Des caméras les surveillent jour et nuit.

  • Comment peuvent-ils vivre sans lumière ni jardins ni promenades ?

  • Ils ont des parcs à l'intérieur pour prendre des pauses, des salles de sport obligatoires pour garder la santé, des jeux virtuels pour échapper à l'ennui. C'est le prix à payer pour n'avoir aucun souci.

  • Mais vous, demande Mondo, que faites-vous ici ?

  • Rebelle à leur monde, tous les matins, je veille cet astre qui luit et j'essaie de lire l'avenir dans cette eau presque morte.

  • Et personne ne vous dit rien ?

  • Nous sommes considérés comme des inadaptés. On nous laisse tranquille tant qu'on ne s'oppose pas à leurs volontés.

  • Voulez-vous m'adopter ? demande Mondo.

    La jeune femme le regarde en souriant.

  • Pourquoi pas ? répond-elle. Tu me parais bien jeune. Qu'aimerais-tu faire de ta vie ?

  • J'ai l'âge qu'il faut, répond Mondo, élever des colombes me plairait bien.

  • C'est un beau pari, répond la jeune femme.

  • Et vous alors, que faites-vous ? insiste Mondo.

  • Je suis professeur de lettres.

  • Il faudra m'apprendre à lire et à écrire.

  • Cela va de soi. Comment t'appelles-tu ?

  • Mondo, et je n'ai pas d'autre nom

  • Mondo, c'est bien. Je m'appelle Lullaby.

 

Lullaby est le prénom d'une jeune fille d'une autre histoire du même livre de Le Clézio, celle qui suit l'histoire de Mondo.

J'ai toujours trouvé les personnages des histoires de cet écrivain très attachants et mystérieux à la fois. Les lire  m'a donné envie de voyager, de découvrir d'autres cultures, d'aller à la rencontre des autres, et bien sûr, de continuer à lire.   


Publié le 01/11/2025 / 15 lectures
Commentaires
Publié le 01/11/2025
Merci pour ta participation. En lisant ton texte, j'ai revu Dakar avec son ciel constamment bouché par les gaz d'échappement. Dans un autre registre, on sent ton empathie envers le lecteur. Les résumés de début et de fin permettent de comprendre rapidement, en toute confiance, où on met les yeux. L'essentiel, le centre de ton récit, c'est la dialogue. L'as-tu lu à haute voix ? Éventuellement avec l'aide d'un ami ou d'un parent qui t'aurait donné la réplique ? Te paraît-il parfaitement juste ? C'est le centre ! Il ne peut pas y avoir de compromis dans le cœur du travail. Mon avis est que tu as voulu utiliser le dialogue à deux fins. Montrer le rapport entre les deux interlocuteurs et expliquer (au lieu de raconter) le fonctionnement de cette société au lecteur. C'est ce second point qui alourdit et fausse un peu le dialogue selon moi. Toujours à propos du dialogue, j'ai beaucoup apprécié tes incises. Elles me paraissent très justes. Une astuce que j'utilise afin d'éviter que mes descriptions soient trop longues, c'est de les diluer. Le paragraphe sur les vêtements, de Mondo, par exemple, est un peu lourd, je trouve. Tu aurais pu les décrire, mine de rien, durant le dialogue. Et là, ils auraient pu ajouter à la crédibilité de l'échange. Exemple : " Où sont les humains ?" demande Mondo, perdu dans son t-shirt trop grand. (...) "Voulez-vous m'adopter ? "demande Mondo. La jeune femme le regarde en souriant. "Pourquoi pas ? D'abord on te trouverait de vraies bonnes chaussures et un bon pull aussi, pour que tu n'attrapes pas froid. La femme a un sourire plein de tendres. Mais qu'aimerais-tu faire de ta vie ?" Il y a plein d'autres moyens pour mieux faire passer les descriptions, les rendre concises, amusantes ou pleine d'esprit. Au pire, si elles ne passent pas, il vaut mieux les supprimer. J'ai reconstruit la tienne pour qu'elle soit, selon mon goût, plus digeste. "Mondo, à force de bourlinguer, semble ne plus ressentir les morsures du froid ; il se balade éternellement juste vêtu d'un t-shirt, d'un Denim trop court - Mondo grandit si vite - et de la même paire de tennis." Toutes ces remarques sont très subjectives. Chaque auteur devrait écrire ce qu'il aimerait lire. Probablement n'aimons-nous pas les mêmes lectures, mais peu importe, lorsqu'on écrit, il faut, à la fin des fins, que ce qui est écrit, on ne le trouve pas perfectible. En conclusion, je pense que tu penses au lecteur. C'est essentiel. Mais peut-être te précipites-tu pour qu'il sache tout tout de suite. Je pense que c'est une erreur. Non seulement, il faut prendre le temps de dire les choses au moment où le temps est venu de les dire dans le récit, mais il faut aussi et surtout ne pas dire certaines choses. Les laisser imaginer par le lecteur. Je trouve que ce qu'on écrit le mieux, c'est ce qu'on n'écrit pas. On a juste placer le lecteur sur une rampe de lancement. Là, c'est le top. ;-) Merci et bravo pour l'exercice qui en plus de mes remarques, je l'espère, t'aura enrichi.
Publié le 03/11/2025
Merci pour les retours. Je veux souvent....aller trop vite ! et trop en dire effectivement. Tes remarques sont pertinentes et j'en tiendrai compte.
Publié le 01/11/2025
Un bel hommage à un auteur dont les histoires continuent d’inspirer et de piquer notre curiosité ! L’univers futuriste et dystopique, avec cette intelligence artificielle omniprésente et des humains sous surveillance, soulève des questions intéressantes sur la liberté et le bonheur. Mondo, avec son innocence et sa curiosité, fait vraiment ressortir la dureté de cette réalité, rendant ses échanges avec la jeune femme encore plus touchants. Merci pour ce partage Valérie :)
Publié le 02/11/2025
Un incontournable de la littérature et peut-être même des programmes scolaires. Ton texte m’a replongé en enfance et je me dis qu’il faudrait que je le relise car bien des parties de l’ouvrage ont été lessivé par le temps. Pour le fond je trouve l’idée excellente et j’ai tout aussi apprécié que tu fasses un lien entre les ouvrages de Le Clézio, après-tout si Mondo peut voyager dans des univers différents pourquoi ce ne serait pas le cas avec d’autres personnages de bien des livres (si le temps me l’avait permis, c’est la piste que je souhaitais explorer également). Pour le fond, la ponctuation manque pour clarifier les échanges et serait un vrai plus et la seul chose à laquelle on peut effectivement tiquer ce sont les vêtements dont seul le pantalon semble trop court (on se demande alors pourquoi pas les autres) et qu’après l’effet cascade emmène à bien des questions inutiles pour le lecteur. Plusieurs approches sont possibles : faire une description des vêtements sans préciser que ce sont les mêmes, y mettre dedans une touche de fantastique puisque c’est le genre retenu (préciser que ce sont exactement les mêmes que le voyage dans le temps avait permis et dont le procédé scientifique d’ajustement restait à ce stade à élucider), pas de description de vêtements, ou probablement d’autres astuces encore parce que l’imagination n’a que peu de limites. Un grand bravo Valérie et merci car j’ai passé un bon moment de lecture et que cela donne surtout envie de découvrir la suite avec cette poche de résistants attachés aux principes humains et à la contemplation de la nature. A plus tard Valérie.
Publié le 03/11/2025
Merci pour vos retours qui me font progresser.
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